Par petites touches, éviter
050813
Le Paradis fait envie, surtout début août… Au départ de Chabod comme de Victor Emmanuel, nous savons, doux euphémisme, que nous ne serons pas seuls. Nous choisissons Chabod. Il reste à trouver les moyens de se faufiler, en jouant sur le temps et l’espace disponible, qui est grand. Un départ efficace pour ne pas se trouver au milieu de la meute. Le glacier est vaste, pas de gêne. Pour le sommet, le tour par l’ouest nous permet d’ignorer l’embouteillage. Pour descendre les rochers sommitaux, là, il faut se résigner à quelques minutes d’un croisement dont nous nous serions passés. Pour le reste de la descente, ensuite, c’est l’option ni-ni qui s’impose : ni la descente habituelle vers Victor Emmanuel, ni le glacier vers Chabod : l’arête entre les deux, avec la jolie section en via ferrata et la moraine qui ramène à Victor Emmanuel. Souvent, le désir de solitude est curieusement associé au choix d’aller là où tout le monde va, ce n’est pas le monopole du Grand Paradis. Je me serai au moins efforcé de créer, pour mes compagnons de cordée, un espace qui crée l’illusion d’être moins nombreux…