September 2021
La lumière du plateau des Muses
070921
Nous aurons finalement pu atteindre le sommet de Mytikas ! C'est une vraie montagne ; même si les passages d'escalade sont faciles et pas très longs, la sensation du vide est présente, la sensation de la hauteur est accentuée par la vue directe sur le golfe de Thessalonique, 2900 mètres plus bas, et le terrain est suffisamment sérieux pour que l'idée même de cordée ait un sens et une nécessité. Pour plusieurs des participants c'était la première fois qu'ils vivaient une telle expérience. Occasion d'échanges animés en compagnie de Blaise, chacun de nous deux s'étant emparé de perspectives différentes. Blaise : en quoi une telle expérience questionne notre relation avec nos propres objectifs ? Erik : en quoi gravir une montagne nous transforme-t-il ?
Contre toute attente
060921
Comme un clin d'oeil à ce que l'on pourrait interpréter comme un geste de bonne volonté de la part des dieux censés habiter ces lieux, le sombre ciel se déchire et laisse la place à une éclaircie prometteuse. En fait, c'est de la chance. Une chance que la prévision météo nous aide à ne pas vivre comme une totale surprise. Un de ces événements de vie pour lesquels les dieux ont été inventés depuis les temps les plus anciens, afin de donner un sens à ce qui n'en a pas, une intention à ce qui n'en a pas, et une cause à ce qui est "atmosphérique".
Olympe, jour 2
060921
Il est dit dans la tradition que le sommet de l'Olympe reste souvent invisible, ce deuxième jour semble le confirmer. Nous montons au refuge Kakalos (2648m) dans une ambiance peu encourageante quant à ce qui concerne la suite de l'ascension, prévue pour l'après-midi même. Humidité et brouillard conjuguent leurs effets sans pour autant altérer la bonne humeur et la motivation du groupe. Fort heureusement.
Olympe, jour 1
050921
L'ascension est prévue ainsi : le premier jour nous montons au refuge Petrostrouga (1945m), par un sentier qui traverse une magnifique forêt protégée. Protégée de la destruction, ce qui implique parfois des périodes d'interdiction à cause du risque de feu. Protégée aussi de toute vue, car si dense que l'on monte en n'ayant aucune perception des changements du paysage alentour qu'implique le fait de gagner en altitude. Le temps, un poil humide, contribue à un effet cotonneux. Peu avant le refuge, en débouchant enfin de cette forêt, l'impression est spectaculaire : nous avons changé de monde. Nous voici en montagne.
Prélude dyonisiaque
040921
Connu en d'autres temps sous le nom de Bacchus, Dyonisos est, dans la mythologie grecque, le dieu de la vigne, du vin et ses excès, de la folie et de la démesure. Rien à voir, ou si peu, avec la raison de notre présence en ce monastère dédié au "saint Dyonisos de l'Olympe", Αγίου Διονυσίου του εν Ολύμπω. Tout juste arrivés via Thessalonique, nous faisons les touristes à proximité de la ville de Litochoro en attendant que notre groupe soit au complet.Ce qui nous amène, c'est justement l'Olympe. Gravir l'Olympe, montagne hautement chargée de mythes et de symboles, dont le point culminant, Mytikas, domine le golfe de Thessalonique du haut de ses 2917 mètres. Ce voyage a été voulu par mon ami et collègue Blaise Agresti, et proposé à des chefs d'entreprise dans le cadre de l'APM (dont j'ai déjà parlé ailleurs). Il a souhaité que je prenne part à ce projet. Il connaît bien l'Olympe, moi non. Après trois ans de tentatives infructueuses pour réaliser ce voyage, nous voici enfin en route. Nous serons deux guides, dix voyageurs, et serons aidés - fort efficacement - par deux partenaires grecs de Blaise, Nektarios Parmakis et Nikos Mylosis, qui ont participé il y a quelques années à des formations de secours en montagne avec Blaise.