Le jour à taire ?
160320
Encore une vision rétrospective, serions-nous provisoirement contraints à la nostalgie ? Ce dimanche était le premier jour de fermeture des remontées mécaniques. Il était grand temps, d'ailleurs, car comment se faisait-il que nos voisins, italiens, suisses, autrichiens, aient déjà tout fermé et que des téléphériques puissent encore se remplir en France (avec quelques précautions, certes, mais quand même) ? Demain (le 17), nous ne pourrons plus jouir de ce sentiment de découvrir une montagne comme renouvelée par la qualité de la lumière, de l'air et du silence, par l'impression d'un vide empli en fait de sensations oubliées. Et peut-être aujourd'hui déjà aurions-nous mieux fait de nous dispenser de céder à la tentation de la beauté. Cette journée qui fut si belle et surprenante, peut-être ferais-je mieux de la taire ? Il n'y a pas plus basique que cette montée à la Tête de Balme, à portée des installations gelées dans l'inaction. Rien de bien excitant, a priori, à se promener au milieu d'un domaine skiable. Mais cette fois quelque chose était différent. Les pylônes semblaient des squelettes d'animaux oubliés, des vestiges du présent.