Le sourd soupir de la neige
270114
Ce matin, sur l’Aiguillette des Houches, seuls les animaux avaient déjà fait des traces. A mon grand étonnement, j’étais seul, avec une belle neige à tracer suite aux précipitations de la nuit dernière. Seul, on est dans une autre disponibilité qu’à plusieurs, et c’est bien sûr encore autre chose s’il s’agit d’accompagner, de guider. Le silence est vivant, les souffles d’air s’entendent, de temps en temps on soupçonne un glissement animal. Vis-à-vis de la neige, c’est aussi une autre écoute car rien ne vient distraire le rythme méditatif de la montée. La nuit dernière il est tombé 30 cm, avec du vent, et je m’attendais à une neige nécessitant un peu d’attention. Dans les dernières pentes sous le sommet, cette impression a été confirmée par deux ou trois « woouf », ce sourd soupir de la neige, comme pour nous dire « mais que fais-tu là ? Ne vois-tu pas que la pente pourrait partir ? ». Alors on se demande si la montée doit s’arrêter là. Ou bien on choisit avec précaution où tracer, pour éviter les passages scabreux. Au sommet, personne.